COMMUNAUTE
JUIVE DU KEF Si
on pense que l'arrivée des Juifs en Tunisie remonte à
l'époque carthaginoise ou même avant, on ne sait pas quand
les premiers israélites s'installèrent au Kef. On
ne sait rien de la communauté israélite du Kef au Moyen-Age.
Leur
sort était sans doute celui réservé à tous
les dhimmi (non-musulmans) : impôt supplémentaire, interdiction
des emplois administratifs, restrictions vestimentaires (interdiction
des turbans verts ou blancs, burnous de couleur sombre).
Ils s'installèrent dans ce qui deviendra la "Hara el Yahud",
le quartier juif. Situé dans la médina, ce quartier commence
à la rue Noble pour monter jusqu'à la synagogue (2).
La rue la plus basse du quartier était d'ailleurs appelée
Rue des Juifs, la rue commerçante était le Souk des Juifs. A partir du XIXe siècle, l'existence d'une communauté israélite au Kef est attestée par plus d'un auteur. Vers 1830, selon le consul de Sardaigne L. Filippini, la ville aurait compté six mille âmes dont deux cents Juifs. (Ch. Monchicourt, Relations inédites..., p. 203). Selon l'archéologue français V. Guérin, qui visita la Tunisie au cours de l'année 1861, il y avait alors au Kef quelque six cents Juifs. Il évoque longuement le cimetière
juif : Les Juifs du Kef, comme ceux des autres villes, se
partageaient entre le commerce et l'artisanat, et ils ont continué
sous le protectorat à se livrer à leurs activités
traditionnelles. D'après les dénombrements de l'entre-deux-guerres,
leurs effectifs ont été successivement : 784 en 1921,
812 en 1926, 897 en 1931 et 807 en 1936. La stabilité relative
de ces effectifs porte à croire que les nouvelles générations
ayant reçu une instruction moderne ont émigré vers
d'autres villes, et entre autres vers la capitale. |
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Les BAHOUSSI" Il
existe, de par la Tunisie, là-bas du côté du Kef,
en un coin perdu du Sers, une tribu berbère exclusivement campagnarde,
entièrement composée d'israélites.
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LA GHRIBA DU KEF
La synagogue du Kef était l'objet d'une grande
vénération, non seulement par les Juifs de la ville, mais
aussi par tous ceux de la région qui s'y rendaient en pèlerinage
chaque année dans la semaine marquée par la fête
de Soukkot, ou fête des Cabanes. |