EL-KEF

Sites touristiques

PROMENADES, RANDONNEES ET EXCURSIONS

Si l’intérêt historique et archéologique de la ville du Kef est évident, d’autres lieux, particulièrement les paysages naturels, propices aux promenades, aux randonnées pédestres et aux parcours de santé, sont assez nombreux dans les environs immédiats ou proches de la ville. Ces derniers sont remarquables par leur beauté naturelle, leur diversité et par l’air sain qu’on y respire. Quelques parcours peuvent être néanmoins suggérés où l’on peut, à côté des sites archéologiques, découvrir quelques points d’intérêt anthropologiques, géologiques et paléontologiques. C’est à la discrétion de chacun et à la joie de l’exploration que seront laissées les découvertes et les surprises.

La ville

Outre la beauté de son site naturel, la ville donne l’impression, grâce aux nombreux espaces boisés qui l’entourent, d’une véritable oasis. La ville est déjà agrémentée par un parc municipal central (la grotte). Situé au pied des remparts de la médina et sur les deux rives de wed el-Iin, ce parc était irrigué autrefois par le trop plein de la grande source de Ras el-Iin grâce à tout un judicieux système d’irrigation. Avec les nombreux vergers et les oliveraies, il constituait la véritable ceinture vivrière de la médina. Le parc contient notamment de nombreux vestiges archéologiques dont les plus anciens (molette, hache en pierre polie) devaient remonter à l’époque néolithique; c’était probablement à l’époque où l’on commençait à découvrir les bienfaits de l’agriculture et de la sédentarisation. Outre les restes archéologiques d’installations hydrauliques anciennes, on remarque au lieu-dit : Ghar es-Sid les restes probables de thermes romains. Des tapis de mosaïques romaines ont été découverts non loin.

La ville est également ceinturée, du côté Est, par le fameux belvédère de senit bint er-ray (jardin de la fille du roi) et par d’importants parcs, dont la forêt de Jbel ed-Dyr. Celle-ci est intégrée dans le programme national des parcs urbains de reconversion des forêts en parcs urbains.
Formée autour d’une ancienne source, Iin Metwiya, aujourd’hui disparue, sanit bint er-ray était probablement le souvenir d’un ancien bois sacré en rapport avec le temple de Vénus proche. On raconte que c’était là que la fille du " roi de la ville " aimait se promener avec ses compagnes.

Tout le boulevard qu’emprunte la route de Tunis (Avenue de l’Environnement) est aménagé en une agréable promenade d’où l’on peut admirer, au-delà de la corbeille de wed Foula, les plaines et les collines étendues au loin. Celles-ci sont marquées, pendant les saisons des fortes pluies, par le plan bleu argenté du petit lac de Sidi Bou Meftah. Plusieurs pinèdes prolongées jusqu’aux falaises rougeâtres de jbel ed-Dyr et jusqu’au Jbil d’el-Bayadh étoffent la ville d’un important espace vert. On y a aménagé plusieurs cafés-restaurants, des manèges, une salle de sport couverte, un club d’enfants et d’autres équipements d’agrément, en particulier une remarquable fresque illuminée la nuit et animée par des jeux d’eau. C’est la grande promenade estivale et le grand rendez-vous où la nuit, toute la population se retrouve pour savourer la fameuse nisma kefiyya et jouir des concerts de la musique keffoise organisés en plein-air.

Sidi Mansour-Jbel ed-Dyr

Une promenade autrefois prisée par les familles keffoises, où elles se rendaient souvent en pèlerinage, était la sortie traditionnelle vers Sidi Mansour el-Geyes et sa source miraculeuse. On atteignait l’enceinte sacrée, le hram, en passant par un étroit passage pratiqué dans les falaises d’esh-Shgega. On y pique-niquait soit dans le marabout soit dans les abris sous roche où l’on s’amusait avec l’écho du canyon. Sur les parois des abris sous roche on peut découvrir des fresques de peinture néolithiques. C’est également un lieu prisé pour toute une gamme d’oiseaux, où les cris des oiseaux de proie sont atténués par l’éternel bruit des cascades des eaux de la source.

Certaines familles venaient soigner les enfants en les immergeant dans les eaux de la légendaire source lustrale de Sidi Mansour. On en ramenait aussi bien de l’eau que des cailloux sacrés, c’était pour éloigner, paraît-il, les scorpions de la maison. Il est connu que ces bestioles ne pouvaient pas séjourner dans l’enceinte sacrée du hram.

Sidi Mansour, appelé autrefois le petit Kef, est aussi au cœur du plateau d’ed-Dyr. Plusieurs routes, sentiers et pistes situés soit au milieu de la dépression du synclinal soit du côté Est (Dyr min Gibla) ou du côté Nord (Dyr min Dhahra) permettent, outre les promenades, l’exploration et la découverte de ce curieux phénomène géologique. Un énorme champ mégalithique, situé sur le flanc droit de la piste qui mène au marabout, témoigne de la densité de l’habitat protohistorique sur le plateau, à l’époque où le premier noyau urbain du Kef était encore embryonnaire.

L’air est sain et les sources d’eau douce et fraîche sont nombreuses. La source de Iin Demous, située en haut de Sidi Mansour, constitue une halte appréciée. Du haut de ce plateau, qui atteint 1084 m d’altitude, on peut admirer aussi bien les paysages de la vallée de Mellèg vers le Nord, que les remarquables couchers de soleil sur les montagnes orphelines de l’Ouest et les grandes plaines étendues loin vers le Sud et vers l’Est. Une route bitumée, ceinturant l’ensemble du plateau (8 km), permet de faire tout le tour de ce dernier. On passe par le petit hameau pittoresque de Sarkouna avec d’admirables vues sur le grand lac de barrage Mellèg et les forêts de Nibbir ; de l’ancien Burj er-Rwah (ancien poste d’observation militaire), le regard s’étend vers le Nord jusqu’en Khroumirie. Un ancien poste optique situé sur le point géodésique (1084) permettait de communiquer autrefois avec jbel Zeghwen vers l’Est et jbel el-Kwif, en Algérie, vers l’Ouest. C’est sur ces hauteurs, que les nuits d’été, on peut admirer de près toutes les constellations d’un impressionnant ciel remarquablement dégagé ; les Keffois, dont la vie agricole est très liée au calendrier lunaire, aimaient, du haut des falaises d’esh-Shgega ou de l’observatoire de Sidi Ali Bin Salah, observer les étoiles. Un des leurs : Bin Nsib était passé maître dans les traités d’astronomie.

Sur les hauteurs, derrière Sidi Mansour, une piste mène jusqu’au col de Tithrint où l’on remarque un petit bois de pins pignons, très agréable pour un pique-nique. De là, on peut explorer, pendant le printemps, la cuvette d’el-Gassaâ et sa coulée de coquelicots telle le sang d’Adonis. Les habitants y consacrent un culte et s’amusaient autrefois à jeter de la paille dans les crevasses pour la voir sortir de la grande source de Ras el-Iin. Au bas du col, on peut découvrir les ruines de Hinshir Lenjasa, célèbre par ses pierres à phallus, qu’on croyait contenir l’ancien temple de Vénus et ses mystères.

D’autres coins, proches de la ville, permettent aussi quelques randonnées pédestres. On prend derrière el-Qasbah, du côté du Centre intégré pour l’enfance (ancien Hôpital militaire), un sentier pour découvrir la colline boisée d’ed-Dardouriya, ancien camp disciplinaire (biribi) d’où l’on a d’admirables points de vue sur la ville et sur les alentours. Plus loin, on aboutit à un véritable cirque naturel : l’Ashara (champ de tir). C’est un joli coin où l’on peut pique-niquer et admirer le paysage. Au-dessus du plateau, on peut découvrir aussi deux importantes tombes mégalithiques. Plus loin, vers le col de Sidi Mansour et vers le site archéologique de Iin el-Abassiya, on peut découvrir les restes d’importantes carrières romaines.

Les environs proches

Pour ceux qui disposent de moyens de locomotion, les environs proches de la ville offrent également de très jolies coins pour les randonnées et les pique-niques. Partout où l’on s’oriente, on retrouve toujours un très beau paysage à découvrir, que de nombreux lacs colinéaires ou des cours d’eau viennent agrémenter et animer. Les vastes et magnifiques forêts de pin d’Alep et de thuya et les collines recouvertes de romarin et de thym  sont propices aux randonnées et aux promenades revigorantes. La région offre également une très grande réserve de chasse spécialement le lièvre, les perdrix et le sanglier.

Que ça soit en montagne, en forêt ou les deux à la fois, c’est toujours un véritable plaisir qu’on prend à découvrir ces paysages et à en jouir.

Pour ceux qui cherchent dans les environs de la ville des coins tranquilles, nous énumérons un certain nombre de lieux, fruits d’accointances personnelles, que nous estimons dignes d’intérêt. Ils sont souvent bien desservis par un dense réseau de pistes goudronnées ou en très bon état. Généralement, leur distance moyenne vis-à-vis de la ville du Kef est de 20 km.

A l’Ouest de la ville soit par la route de Twirif ou de Hammem Melleg :
wed Zerga (vergers et forêt)
Dour es-Sned (intérêt géologique, forêt, et plantes médicinales)
Route de Twirif (intérêt géologique, forêt, méandres de Melleg)
Forêt de Sidi Amor bin Zghid
Hammem Mellèg (STATION THERMALE ANTIQUE)
Fejj Hjjar (intérêt géologique et paléobiologique)
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A l’Ouest de la ville par la route de Sakiet :
Wed er-Rmel
Kudiet Soltan
Sidi Zin (Intérêt géologique, plantes aromatiques, station mégalithique et gisements préhistoriques)
Parc national de jbel Siddin
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Par celle de Tajerwin :
Jbel l-Mzarig
Garn Halfaya (observatoires, forêts et archéologie)
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Au Sud de la ville par la route de Oglit Sharin-Abida :Kudiet Abd l-Moumin (observatoire et plantes).

A l’Est de la ville par la route de Tunis :
Coupe de Bir Bin Shagroun (intérêt géologique)

Par la route du Sers et de Wed es-Sweni :
Kebboush
Sidi Amor-Iin l-Bidha
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Au Nord de la ville par la route de Jendouba : Nibbir-Lac Melleg.

Il est vrai aussi que partout où l’on va, on rencontre toujours les habitants des lieux, surtout les bergers. Ils vous surprennent des fois par leur apparition. Il suffit de savoir les aborder et les respecter et ils vous étonneront par leur amabilité. Souvent ils prennent plaisir à vous faire découvrir les lieux et certaines curiosités. Grâce à la vigilance aussi bien des habitants que des autorités, la région est très bien sécurisée. Même si on tombe en panne ou on se perd, il y a toujours un agriculteur du coin ou un transporteur rural qui prend plaisir à aider.

La région

La ville du Kef est au milieu de la plus importante région archéologique de la Tunisie. Sa situation médiane en fait un passage obligé entre le Nord et le Sud et entre l’Est et l’Ouest. C’est une halte appréciée et une plaque tournante de choix. Quel que soit le point de départ ou celui de l’arrivée, le gîte d’étape du Kef permet, par sa proximité et ses équipements, d’atteindre aisément les sites archéologiques les plus remarquables de la région.

Suggestion d'itinéraires

Tabarka - Bulla Regia - Shimtou - El Kef - Haidra - Sbeitla - Gafsa - Tozeur

Tunis (ou Hammamet) - (Testour) - (Iin Tounga) - Dougga (Musti) - El Kef - Haidra - Sbeitla - Gafsa - Tozeur

El Kef - Makthar - Kairouan - Sousse.

La région offre également des sites non moins intéressants : Hammem Melleg, Qalaat Sinen, el-Mdeina (Althiburos), Elles, Zanfour (Assuras).

 

 

 

 

Un moment priviligié et feérique : El-Kef sous la neige (Promenade de Beb esh-Sharfein)

 

Aux origines du site naturel du Kef : le synclinal perché de jbel ed-Dir (Abris sous roche de Sidi Mansour el-Geyes)

Aux origines de la vocation sacrée du Kef : les falaises d'esh-Shgega